Tu m’as dit que je n’ai rien vu de la Daishowa.
Mais J’ai tout vu.
Tout.
Les capitaux anglais.
Les ouvriers formés à l’Institut technique du boulevard Langelier.
La drave sur la rivière Montmorency.
La construction art déco.
Le port agrandi.
La guerre.
Le camp de la Citadelle de Québec…
Puis les internements à Trois-Rivières, Grosse-Île.
Les citoyens japonais, italiens, juifs…
Les pyjamas de prisonniers.
Le Colisée.
La victoire des As de Québec.
Willie O’Ree.
Les grèves.
Les lockouts.
Les boîtes à lunch métalliques.
Les fonds de pension perdus.
La fumée toxique.
Son évaporation dans le vol du héron de la Saint-Charles.
(N.D.A. Ce texte a été écrit sur le pont à la vue de la fumée de celle qu’on appelle parfois encore la Daishowa. Je n’ai point franchi les limites de mon duché. J’ai simplement suivi la fumée.)